Sunday, June 7, 2009

peut-être suis-je naïf ? Peut-être la crise est-elle finie ? Peut-être l’Europe ne s’intéresse-t-elle pas aux grands enjeux économiques et financiers

TO BE NOTED: From Le Monde:


La finance au-delà des mythes et des mystificateurs : le blog de Georges Ugeux, PDG de Galileo Global Advisors, une mini banque d'affaires internationale a New York. De 1996 a 2003, il a été Executive Vice President International du New York Stock Exchange.

"La “nationalisation” des élections européennes: la crise serait-elle finie?

elections_europeennes_2009.1244399775.jpgOn croit rêver.

L’Europe est confrontée a une crise financière et économique dont tous les politiques nous ont dit qu’elle était la plus grave depuis 1929 et qu’elle nécessitait des moyens financiers d’une dimension jamais déployée dans le passé. De sommets du G3, du G5, du G7 et du G20 en sommets européens, nos excellences ont passé le plus clair des douze derniers mois à tenter de reformer la finance, se débarrasser du capitalisme anglo-saxon et transformer notre économie.

On pourrait croire que ces thèmes transformateurs de l’Europe auraient animé une campagne où les solutions politiques à long terme de cette crise auraient été l’enjeu de débats passionnés et passionnants. Au lieu de ces vrais sujets, le spectacle de ces élections au parlement européen a été probablement l’un des plus lamentables de la démocratie européenne.

Bien évidemment, le fait de donner le droit de vote aux citoyens européens est une excellente chose. Mais la manière dont ces élections sont organisées et politiquement conçues est un travesti. C’est pour cela, et non parce que les citoyens européens ne s’intéressent pas a l’Europe, qu’ils s’en désintéressent. Les partis « européens » n’ont pas de cohérence, et finalement ce sont des élections nationales qui ont eu lieu. Il serait plus sain d’abandonner ces élections plutôt que de faire croire aux citoyens européens que ceci est une élection européenne.

Au lieu de cela, l’Europe a donné l’image d’un continent désorganisé et sans message commun. Les sujets qui sont ceux sur lesquels la voix de l’Europe est essentielle, ont été remplacés par les débats politiques locaux. Nulle mention d’un changement des règles du jeu ou des agences de notation. Aucun débat sur le système de rémunérations ou l’avenir de l’économie européenne. Pas un mot des moyens abusifs dont on traite le consommateur ou de la santé des banques. En un mot, pour éviter que le parlement européen n’apparaisse comme un vrai pouvoir (ce qu’il est) cependant), les politiques ont préféré camoufler cette réalité et se compter pour les élections suivantes.

Le résultat est une participation faible, des débats insignifiants, et surtout, la certitude que l’Europe ne comptera pas dans la solution des crises qui nous occupent. Une fois de plus, ces élections sont à ranger au placard des rencontres manquées avec les citoyens européens qui n’auront rien appris sur l’Europe et ont en tous cas voté avec leurs pieds, par l’abstention. Et ce, à un moment où apparaît de toute évidence, que c’est au niveau européen que les solutions doivent être trouvées pour réformer notre système éconoique et financier.

Mais peut-être suis-je naïf ? Peut-être la crise est-elle finie ? Peut-être l’Europe ne s’intéresse-t-elle pas aux grands enjeux économiques et financiers ? Dans ce cas elle n’aura que ce qu’elle mérite : un « machin » comme aurait dit Charles de Gaulle."

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